Si le patrimoine colonial belge occupant l’espace public suscite depuis au moins deux décennies des contestations, celles du printemps et de l’été 2020, consécutives au décès de Georges Floyd aux États-Unis, furent sans doute les plus spectaculaires qu’ait connu jusqu’à présent la Belgique. Le besoin de repenser la manière dont est valorisé le patrimoine colonial semble d’autant plus criant qu’il occupe l’espace public et qu’il est accusé par des associations décoloniales de contribuer à la propagation d’un racisme structurel. Ce besoin s’inscrit aussi dans un mouvement de réflexion plus globale sur l’enseignement de l’histoire coloniale et sur l’influence de l’héritage colonial sur la société belge. Le manque de dispositifs de médiation, conjugué au maintien d’un certain statu quo au niveau politique,
laisse place à des pratiques de décolonisation, parfois radicales, qui sont plutôt le fruit d’initiatives isolées que le résultat d’un processus décisionnel public. Parallèlement, le secteur touristique a vu la refonte du Musée de l’Afrique centrale en AfricaMuseum et l’arrivée de guides décoloniaux, ce qui invite à étudier ce type de patrimoine sous l’angle de sa mise en tourisme.
Le patrimoine colonial occupant l’espace public belge constitue une catégorie particulière insuffisamment prise en compte dans sa spécificité. L’article tente de reposer les termes du débat en adoptant le regard de l’historien sur la question. Il constitue en outre un préalable théorique à l’étude de la mise en tourisme du patrimoine colonial belge.
Lien vers l’article : ‘L’interprétation du patrimoine colonial belge dans l’espace public. Questionner la « décolonisation » par le regard de l’historien.’
https://www.reseau-ulysse.be/wp-content/uploads/2022/04/Borgies-Actes-de-Colloque-JdCHE_édition-2020-2021.pdf
Par Loïc Borgies